Angela
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« : Leden 26, 2006, 10:00:05 am » |
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Jako tlumočnice mě zajímal článek, který Lidové noviny zveřejnily 16.1. pod titulem "Tlumočníky EU straší angličtina". Zavádějící byl nejen titul, ale i obsah. Lépe pochopily téma lucemburské noviny "Le Jeudi", jejichž článek si dovolím připojit ve francouzském originálu. Angličtina jako taková nás nestraší, naopak. Co nám vadí, je "globální angličtina", trochu smutná, značně ochuzená, a těžko srozumitelná verze angličtiny.
La tendance, tres mode au sein des institutions européennes, de privilégier l'anglais comme moyen d'expression, inquiete et irrite les interpretes de conférence.
Il s'agît de "l'anglais global", cette "langue approximative" que les non-anglophones de naissance ou d'éducation s'imaginent comprendre et parler sans probleme. En effet, alors que la diversité linguistique s'étend dans l'Union européenne, avec vingt-et-une langues officielles depuis mai 2004 et d'autres a venir, l'anglais triomphe dans la pratique, au détriment meme de certaines des "anciennes" langues de l'UE, en perte de vitesse.
Cette dérive vers le "tout-en-anglais" aujourd'hui, comme c'était le cas pour le "tout-en-français" hier, est dénoncée par l'AIIC (Association internationale des interpretes de conférence). L'anglais est une langue tres riche et tres souple. D'ou un malentendu qui nuit gravement a la communication, car les "gens qui maîtrisent mal cette langue ne peuvent faire comprendre qu'une fraction de ce qu'ils veulent dire et ceux qui reçoivent le message n'en comprennent a leur tour qu'une fraction". (Michel Lesseigne, vice-président de l'AIIC, interprete au Parlement européen).
Plus grave et, surtout "plus sournois", les langues sont depuis toujours "des instruments de pouvoir". Ceux qui parlent leur langue maternelle sont donc "en position de force", alors que ceux qui la délaissent au profit de l'anglais se placent dans une position d'infériorité. Ainsi, sans avoir de "consignes" a donner, par exemple, a certains commissaires européens, qui se piquent de parler anglais comme Monsieur Jourdain se piquait de faire des vers, les interpretes basés a Bruxelles les conjurent: "Il vaut toujours mieux parler sa langue maternelle".
Quant aux problemes pratiques lies a l'élargissement de l'UE, les interpretes s'inquietent du manque probable de cabines d'interprétation a l'avenir, tout en rejetant l'idée de la téléinterprétation, car ils ont besoin de voir l'orateur et de saisir son expression ainsi que l'atmosphere dans la salle. En revanche, ni les frais d'interprétation (qui restent en-dessous de 1% du budget de l'UE) ni l'interprétation de vingt langues vers vingt langues n'ont suscité de problemes insurmontables, soulignent-ils a l'adresse de ceux qui prédisaient le chaos en 2004.
Le Jeudi, podle článku z 19. ledna 2006
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